alexandrina thivaios ☀ daughter of apollo ✓

Age : 19 Localisation : Bungalow Apollon Date d'inscription : 22/11/2020

Alexandrina Thivaios

i had been lost to you, sunlight

▬ NOM : Thivaios / Kanaris ▬ PRÉNOM(S) : Alexandrina / Daphné ▬ SURNOM(S) : Lexa / Sunshine ▬ GE : 16 ans ▬ DATE DE NAISSANCE : 7 juillet 2005 ▬ NATIONALITÉ : Grecque ▬ PARENT DIVIN : Apollon ▬ DÉFAUT MORTEL : Vanité ▬ TITRES : Cheffe de l'infirmerie / Disciple d'Asclépios / Pythie de Delphes

a mind of her own

▬ CARACTÈRE : Qu'on l'admire ou qu'on la déteste, une chose est sûre, c'est qu'elle ne laisse personne indifférent. C'est une jeune demi-déesse énergique et sympathique, qui cherche toujours à se faire valoriser par les autres. Vous avez besoin d'aide ? Elle est là, désireuse de se rendre utile ▬ et, aussi, désireuse d'en récolter la gloire. C'est d'ailleurs son défaut mortel : sa vanité, comme son père avant elle. Alexandrina déborde d'énergie et cherche constamment à s'occuper ▬ c'est pour ça qu'elle est littéralement partout. Elle brille de par sa personnalité ensoleillée et de par sa vivacité d'esprit ▬ elle n'a rien à envier aux enfants d'Athéna, loin de là, elle qui possède un bagage de connaissances théoriques et pratiques impressionnant. Hélas, nul n'est parfait ; elle a un caractère bien trempé et une fâcheuse tendance à s'entêter. Elle reste néanmoins une amie précieuse, une demi-déesse loyale et une leader née.

a piece of art

▬ AVATAR : Natalia Dyer
Petite et frêle, elle n'est pas pour autant fragile, au contraire. Rapide et agile, on croirait voir la réincarnation d'Atalante. Son teint laiteux est marqué d'une multitude de cicatrices liées à son passé, mais celles-ci sont à peine perceptibles. Ses grands yeux bleus trahissent souvent sa pensée, elle qui a un visage des plus expressifs. Beauté particulière, on ne peut s'empêcher d'observer la jeune Alexandrina, elle qui dégage un certain je-ne-sais-quoi.

(c) princessecapricieuse

Little Miss Sunshine

wiping the dirt from her hands as she walks from the grave ▬ no one was saved

▬ ANECDOTES : Alexandrina a une peur bleue des serpents ▬ Elle est la descendante directe du héros de Lefkandi ▬ Elle aspire à devenir médecin ▬ Elle est légalement interdite d'accès à la forge car elle a déjà foutu le feu en essayant de réparer sa lyre ▬ Musicienne de talent, elle privilégie néanmoins sa voix et son bouzouki ; elle est constamment en train de battre la mesure, trahissant son hyperactivité ▬ Lexa est polyglotte, elle parle l'anglais, le grec, le grec ancien, le français et le latin ▬ Elle parle d'ailleurs avec un fort accent grec ▬ Alexandrina est une legacy d'Hélios ▬ On ne connait presque rien de sa fratrie ▬ Ses yeux deviennent dorés lorsqu'elle utilise ses pouvoirs ▬ Elle considère que chaque vie perdue est un échec

daughter of the sun

Tant que le Soleil brille dans le ciel, il y a de l’espoir. C’est ce que maman me disait souvent, quand ces ombres lugubres se promenaient sur les murs de ma chambre et insufflaient leurs menaces dans mon esprit. Elle avait accroché un soleil en céramique dans un coin de ma chambre, l’un de ceux qu’on trouve dans les boutiques de jardinage de ma Grèce natale ; elle avait dit qu’il veillait sur moi, avec son sourire rassurant et ses yeux grands ouverts. Elle m’avait glissé un pendentif similaire au cou et m’embrassait toujours les cheveux lorsqu’elle se penchait pour l’admirer. Maman prétendait que j’étais chérie des dieux, du Soleil lui-même, et que rien ne m’arriverait tant et aussi longtemps que je me trouvais dans la lumière. Elle l’avait juré sur le Styx, bien, qu’à l’époque, je ne comprenais pas exactement de quoi il s’agissait.

Mais si le Soleil me protégeait moi, qui la protégeait elle ?

Parfois, mon esprit me tourmente avec les images de cette soirée fatidique. Je revois encore le corps disloqué de mon père, étendu dans une marre de sang aux pieds à ses pieds ; j'entends encore le hurlement de ma mère, où se mêlaient rage, désespoir et frayeur. Sa voix tremblait lorsqu'elle me dit de fuir, de partir au sanctuaire et de ne jamais me retourner. Une colonie pour des gens comme nous m'attendait en Amérique, m'avait-elle susurré, tentant de dissimuler le trouble dans sa voix en m'octroyant un mince sourire rassurant. Mon oncle saurait me trouver et m'y emmener, elle me le promettait. Pour une fois, j'hésitai ; je n'avais pas l'habitude de lui désobéir, mais cette fois, la peur me paralysait et l'idée que ce serpent de malheur puisse lui faire la même chose me glaçait le sang. La créature aux yeux dorés serpentait autour de nous, prête à fondre sur sa proie. Un drôle de pressentiment m'indiquait que c'était moi, cette proie ; le regard que me jetai ma mère me confirma que mon intuition était la bonne.

Je serrai le pendentif de Soleil à mon cou et couru dans la direction opposée, m'enfonçant vers le sanctuaire de Lefkandi. La dernière chose que je vis de ma mère, c'est sa silhouette se précipitant vers le serpent, une longue épée de bronze à la main ▬ d'où l'avait-elle tiré, ça, je l'ignore. Je me forçai à avancer dans les ténèbres, les larmes coulant sur mes joues maculées de sang et de terre ; sur mon chemin, les panneaux touristiques annonçant la nécropole antique de la Xeropolis ponctuaient mon ascension vers le sanctuaire des héros de Lefkandi. Maman m'avait déjà dit que nous descendions d'eux, nous, les Kanaris ; même si je portais le nom de mon père, Thivaios, j'étais bel et bien la descendante de cette longue et noble lignée. À l'époque, je ne comprenais pas réellement tout ce que ça impliquait ▬ aujourd'hui, j'aurai préféré ne pas le savoir.

De faibles lumières vacillaient à l'horizon, m'indiquant la proximité de l'hérôon. Au lointain, je n'entendais plus les affrontements entre ma mère et le serpent ; je réprimai un sanglot, craignant que l'on ne m'entende. Les ruines antiques du sanctuaire aux héros de Lefkandi n'étaient rien à comparé du Parthénon d'Athènes, c'est vrai, mais elles avaient quelque chose de rassurant. Était-ce le fait que mes ancêtres étaient tous enterrés à proximité ou parce que les Kanaris étaient les gardiens du site depuis des millénaires, je n'en sais rien. Mes pas me menèrent jusqu'à une colonne défraichie, dont la position faisait office de cachette par excellence ; c'était toujours là que je me cachais, lorsque je voulais fuir mes parents et leurs innombrables tâches ménagères. Mes parents. Je me recroquevillai dans le noir, espérant de tout mon cœur que Maman disait vrai pour mon oncle ▬ et que, surtout, qu'elle s'en soit sortie.

Je ne me rappelai pas m'être assoupie, mais c'est le Soleil et ses rayons chaleureux qui me réveillèrent, le lendemain matin. Rares étaient les nuits sans rêve, et celle-ci ne faisait pas exception ; cependant, mes vêtements tachés de sang et mes blessures me rappelaient parfaitement bien que les événements de la veille étaient bien réels. D'ailleurs, j'aurai cru que mes plaies étaient plus profondes ; du moins, c'est l'impression qu'elles donnaient, hier. Je fus tentée d'étirer mes membres endoloris, mais un bruit, non loin, me fit retenir mon souffle. Des bruits de pas et des tintements de métal, accompagnés d'un cri rauque.

"Alexandrina !", hurlait la voix. Mon oncle.

Je me précipitai dans ses bras, soulagée. Il me rendit l'étreinte maladroitement, n'étant pas un homme affectueux d'ordinaire. Il faisait deux fois ma taille ▬ certes, je n'étais pas bien grande, du haut de mes dix ans, mais il était un géant parmi les hommes. Oncle Mixalis sourit tristement, essuyant les larmes qui avaient coulées sur mes joues, sans que je ne m'en rende compte. Ce n'est qu'après que je réalisai l'accoutrement qu'il portait : un plastron de bronze, une ceinture d'armes en tout genre et un carquois attaché à sa taille. Il promit de tout m'expliquer en chemin. Je le suivis volontiers.

▬▬▬▬▬

"Ta mère", disait mon oncle entre deux bouchées de pain, "croyait qu'elle était capable de garder Apollon près d'elle. Après tout, nous sommes les enfants d'Hélios ▬ des demi-dieux, presque divin, et notre famille a un lien tout particulier avec les dieux du monde, et ce, depuis toujours. Mais Zeus refusait qu'Apollon reste avec une mortelle. Il a ordonné son départ, prétextant que l'union de tes parents était trop... Dangereuse."

Le feu crépitait dans notre âtre de fortune, ses volutes se perdant dans le ciel étoilé au-dessus de nos têtes. Voilà des semaines, déjà, que j'accompagnai mon oncle Mixalis dans ses besognes. Comme promis, il me raconta tout ce que j'avais besoin de savoir. Parfois, j'avais l'impression que ma tête allait exploser. Du jour au lendemain, j'étais devenue la fille d'Apollon, la petite fille d'Hélios, la future Gardienne de Lefkandi, l'Héritière de la famille Kanaris ; pourtant, je me sentais encore et toujours comme une gamine. Mixalis riait souvent de ma tête incrédule, m'assurant que le pire était à venir et que je ferais mieux de m'y préparer.

"Marina... La pauvre Marina. Elle était déjà enceinte d'Apollon pour la seconde fois quand il lui a fait ses adieux, sur la plage près de l'hérôon. Je lui ai proposé de monter sur l'Olympe pour lui fracasser son joli visage sur son trône d'or, mais Marina a refusé. En fait, elle a décidé de bouder tout ce qui était d'ordre divin et de ne pas vous parler de votre ascendance. Ça vous protègerait, disait-elle."

À voir la grimace qu'il arborait, Mixalis n'y croyait pas du tout. Son visage était maculé de cicatrices, qu'il avait obtenu lors de combats contre des créatures mythologiques. Il m'avait dit plus tôt que les enfants d'Apollon et de Marina Kanaris étaient trop puissants ; on avait dû nous séparer, moi et ma fratrie. Ils étaient partis chez notre oncle Marco, en Amérique ; en sa qualité de gardienne de Lefkandi, Maman devait rester. Elle avait choisi d'épouser Stefano Thivaios, un mortel, et de me donner son nom afin de tromper les monstres ▬ apparemment, l'odeur musquée des mortels avait le don de cacher les demi-dieux.

"Ta mère est têtue, Lexie", continua mon oncle en me tendant une olive, que je refusai. Toutes ces histoires me donnaient le goût de vomir. "Elle a accepté de laisser partir quelques uns de ses enfants, mais elle a préféré te garder près d'elle. Tu empestais le demi-dieu, et les monstres affluaient autour de toi. Tes frères étaient en sécurité avec Marco, mais toi… On savait tous, de toute manière, qu'elle était bien meilleure combattante que nous. Elle a épousé Stefano Thivaios dans le seul but de te protéger, mais elle en est tombée amoureuse. Je suis parti voir notre demi-frère, Aétès, pour lui proposer mes services en échange d'une barrière magique te dissimulant aux yeux des monstres."

Il soupira, et je levai mes yeux vers lui. Il est vrai que la dernière fois que je l'avais vu, il était bien plus fringant que présentement ; le poids des années au service du magicien l'avait fait vieillir prématurément. L'idée qu'il se soit soumis à un maître acariâtre pour me protéger me faisait culpabiliser, mais il m'avait assuré qu'il préférait une vie d'aventure à une vie de gardien, laissant volontiers sa place à Lefkandi à sa jeune sœur. Il cracha au sol, ses traits se fermant sous la colère.

"Aétès m'avait promis que rien ni personne de malfaisant ne pourrait pénétrer la zone tant et aussi longtemps que j'étais à son service. Mais visiblement, Python n'entre pas dans cette catégorie." Il serra les dents, ses jointures devenaient blanches sous le coup de la colère ; je posai ma main sur son bras et il se détendit, avant de me fixer de ses yeux dorés. "Ce qui s'est passé, la nuit où Stefano est mort, ça n'aurait jamais dû se produire. C'est pour ça que ta mère est partie aux Enfers après avoir fait fuir Python, pour récupérer Stef-"

"Quoi ?!" Je l'interrompis, le fixant avec de grands yeux estomaqués. Maman était aux Enfers ? Elle était vivante ? Il m'observa comme si j'étais un extraterrestre, avant de soupirer. Il bu une longue gorgée de vin avant de ricaner.

"Ta mère a fait une grave erreur en refusant de vous enseigner l'art d'être un demi-dieu. Oui, elle est aux Enfers, bien vive et bien vénère. Tu connais le mythe d'Orphée ? Elle va faire la même chose, sans commettre d'erreur, cela dit. Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs. Elle a aidé un gamin s'appelant Zack à sortir des Enfers, une fois."

Je n'y comprenais plus rien, mais au lieu de m'expliquer, il se contentait de sourire et de m'affubler d'une claque sur l'épaule, qui me fit vaciller. Il leva les yeux vers le ciel, respirant l'air frais de la nuit, avant de se tourner de nouveau vers moi.

"Marina m'a demandé de te ramener à la Colonie des Sangs-Mêlés, en Amérique, et c'est ce que je vais faire. Tu y seras en sécurité. Mais...!" Il leva un doigt sur mes lèvres, m'empêchant de piper mot. "Avant de s'y rendre, je te garde avec moi. Je dois te montrer tout ce qu'il y a à savoir."

▬▬▬▬▬

Mixalis Kanaris était un grand guerrier, ça, personne ne pouvait en douter, même si son prénom n'était pas aussi impressionnant que ceux d'Achille ou Héraklès. Pendant deux ans, il m'apprit à chasser, à reconnaître des monstres et à les affronter. Il fut clair dès le départ que je n'avais pas de talent au combat, à son grand désespoir ; cependant, je me débrouillais particulièrement bien avec un arc et je lui étais d'un très grand support lorsqu'il se blessait ▬ c'est-à-dire tout le temps. On rencontra des nymphes, des centaures et des satyres sur notre sillage et on visita l'Europe continentale de pied en cap. Mixalis menaça de tuer un dieu mineur des fleuves qui m'avait offert un bouquet d'algues, lui criant que je n'avais que douze ans et que je n'étais qu'une gamine.

C'est seulement lorsqu'il décida que j'étais finalement prête qu'il prit des billets pour l'Amérique. Une boule se forma dans ma gorge à l'idée de le quitter ; Maman n'était toujours pas ressortie des Enfers et l'idée de le perdre à tout jamais m'était insupportable. Il m'assura qu'il garderait contact et que j'allais m'y plaire, à cette Colonie des Sangs-Mêlés. Lui, il s'était amusé comme un fou lors de son séjour, il y a si longtemps ▬ évidemment, il ne cru pas bon d'élaborer sur ce sujet, me laissant une fois de plus dans le néant. J'appris que bien plus tard que mon oncle avait été un blagueur de première classe et que Chiron lui-même craignait ses mauvais coups.

À partir du pin de Thalia, je pouvais discerner la Colonie dans son entièreté. Pourtant, ce n'est pas elle que je regardai, mais bien mon oncle. Ma vision était brouillée par les larmes, même si j'avais essayé de les contenir ; oncle Mixalis me prit dans ses bras et me susurra que j'allais lui manquer. Il glissa à mon épaule un carquois d'or impérial ▬ qu'il avait dérobé à un centaure en Espagne, une longue histoire ▬ et un arc de bois d'if, me promettant de faire de mon mieux. Il me demanda de passer ses meilleures salutations à Chiron, puis il s'engagea sur le sentier de graviers qui l'éloignait de moi.

Il se retourna après quelques pas, alors que l'astre solaire brillait de mille feux sur notre position ; il sourit et me confirma que tant que le Soleil brille dans le ciel, il y a de l’espoir. Sur ces paroles, je lui adressai un large sourire et je pénétrai dans la Colonie. Ma nouvelle maison.

▬▬▬▬▬

Il reposait là, à mes pieds, dans une marre de sang ▬ son sang. Le liquide vermeil nous maculaient tous les deux, teintant de rouge un avenir si radieux. Toutes les prières aux dieux de la médecine se bousculaient dans mon esprit, et pourtant, je n'arrivais pas à piper mot. Je n'entendais plus le bruit des affrontements, ni les supplications de mes collègues ▬ rien d'autre n'importait que de le sauver.

Mais les dieux ne sont pas miséricordieux. Ils ne sèment que colère et désolation.

Il avait l'air si paisible, même dans la mort. Ses traits confiants s'étaient transformés en un visage reposé, comme s'il était enfin soulagé de sa dure besogne. Son regard me hantera toujours, je le sais ▬ je le vois parfois, dans la nuit, lorsque je me réveille en sursaut. L'intellect quittant son regard à jamais, son souffle fuyant ses poumons pour une dernière fois, son sourire rassurant, me soufflant que tout irait bien ▬ voilà son premier et unique mensonge, et celui qui me torturera le plus. Je le vois encore, reposant dans une marre de sang, la magie de mes ancêtres n'ayant rien pu faire pour le sauver.

Et je le revoyais dans son linceuil, maladroitement tissé de mes propres mains ▬ il avait toujours été meilleur que moi dans cette tâche. Paisible. Rayonnant de majesté. Tout ira bien. Et les flammes qui l'engloutirent, envoyant une bonne fois pour toute son âme aux Enfers.

La culpabilité et la colère devinrent mes alliés. Où étaient les dieux ? Pourquoi le Soleil ne l'avait pas protégé, lui aussi ? Pourquoi ni Asclépios, ni Apollon, ni Athéna n'étaient intervenus ? De sombres pensées qui s'imiscent dans mon esprit, me torturant jour et nuit. Je n'étais plus saine et sauve sous les rayons protecteurs de mon Père. Je le reniais, même, pour cette cruauté dont il avait fait part. Peut-être qu'Ouranos avait raison, de vouloir détruire les dieux. Mais je n'avais ni la force de les défendre, ni celle de les affronter.

Et lorsque la Mort vint à nous, je l'accueillis comme une vieille amie.

(c) princessecapricieuse