OracleLocalisation : Grenier de la Pythie Date d'inscription : 16/11/2020
Sujet: ⊱ Concours d'écriture Lun 23 Nov - 12:17
Concours d'écriture
Partie importante, et obligatoire, du forum. A lire et à respecter impérativement.
PRÉAMBULE
Explications -
Hello les demi-dieux ! Pour cette version, le staff a décidé d'ouvrir un concours d'écriture, afin de faire vibrer votre imagination. Vous aurez 6 jour dès ce jour jusqu'au Dimanche 29 novembre 2020 à 23h59 pour écrire un texte d'une longueur de 1000 - 1500 mots maximum. Vous pouvez bien évidemment écrire moins, mais évitez d'écrire plus. Vos textes devront être envoyés à Chiron avant la date limite.
Le thème -
Le thème de ce concours d'écriture est "Enfance d'un Demi-Dieu", vous allez devoir raconter brièvement l'enfance de votre personnage RP et vous êtes assez libre sur le sujet mais que ça soit un lien quand même avec l'univers et votre parent divin. Attention, gardez bien en tête que ce concours est fictif et n'aura pas d'incidence sur le role play à proprement parler. Le staff votera pour ses trois textes préférés. De grosses récompenses sont à la clé et des drachmes seront tout de même donné pour la participation.
Quel récompense ? -
1ère place : 200 drachmes 2ème place : 150 drachmes 3ème place : 100 drachmes
Alors à vos stylos! Laissez parler votre créativité et l'auteur qui sommeille en vous, et que le meilleur gagne!
code (c) rainmaker
ChironLocalisation : Colonie des sang-mêlés Date d'inscription : 21/11/2020
Sujet: Re: ⊱ Concours d'écriture Mar 1 Déc - 17:27
Concours d'écriture
Partie importante, et obligatoire, du forum. A lire et à respecter impérativement.
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RÉSULTATS
Prix -
Hello les demi-dieux ! Merci à tous pour vos réponses, on s'attendait pas à autant de réponses, il y a eu quand même 8 !
1ère place : 200 drachmes pour @Emilie, Félicitations ! 2ème place : 150 drachmes pour @Blawnistros, Félicitations ! 3ème place : 100 drachmes pour @Ackles,Félicitations ! Créativité: Nous avons décidé d'offrir le prix de la créativité à @Spowy qui remporte 75 drachmes ! Félicitations ! Pour tous les autres, vu que vos écrits étaient vraiment bien, j'ai décidé de vous offrir à 40 drachmes à Exes, Ivory, Biscottequicroc et Nowhere. Félicitations !
code (c) rainmaker
ChironLocalisation : Colonie des sang-mêlés Date d'inscription : 21/11/2020
Sujet: Re: ⊱ Concours d'écriture Mar 1 Déc - 17:29
Je sais pas trop où commencer, je n'ai jamais vraiment écrit de lettres. Je me demande pourquoi Mme Hathaway veut que je t'écrives à toi, tu sais tout normalement non ? Tu dois déjà savoir comment je me sens. Mme Hathaway c’est ma psychologue. Maman a dit que ça me ferait du bien d’en consulter une mais je ne fais que dessiner là-bas ; tous les mardis à 16 : 05 exactement (elle a toujours un peu de retard). J’y vais après l’école, c’est Esther qui m’y emmène. Esther, tu sais ma grande sœur, elle s’occupe de moi pendant les absences de maman. Elle est douce et gentille avec moi, c’est certainement la seule personne qui prend soin de moi comme ça. C’est elle qui m’a appris à lire. J’ai eu beaucoup de difficultés à apprendre parce que j’étais dyslexique mais j’ai réussi à m’en sortir. Aujourd’hui, je ne fais que lire. Tu aimes toujours autant lire toi ? Moi je « dévore les livres » comme dirait Esther. Ma mère a une imposante bibliothèque dans notre appartement de Chicago et je lui en emprunte quelques-uns. Maman part de plus en plus souvent sur des fouilles très importantes, comme tu sais elle est archéologue. Bien que son talent ne soit pas reconnu partout. A l’école mes camarades se moquent souvent de moi en me disant que ma mère est folle tout comme moi. Moi je pense que dans un monde où le présent ne cesse d’évoluer, le passé n’intéresse plus personne. Je trouve que c’est triste parce que c’est ce qui nous permet de ne pas reproduire nos erreurs. Tu ne penses pas ? Dans tous les cas, l'école est un véritable enfer. Là-bas personne n’est gentil et je ne cesse de me faire moquer. D’abord parce que je parlais avec Joshua, un garçon super cool ! Il me faisait penser à toi. Joshua est né en 1974 et il a mon âge, c’est dingue non ? Je n’ai jamais compris pourquoi les autres n’arrivaient pas à le voir tandis que moi oui. Au final, j’ai fini par ignorer Joshua et il a quitté l’école. Il me manque parfois mais je me dis que c’est mieux comme ça. Les autres ne se sont pas arrêtés là, les garçons ont commencés à se moquer de moi en m’appelant « sac d’os » déjà parce que je suis maigre mais aussi parce qu’un jour un os est sorti de terre alors que je m’étais énervé contre un garçon qui m’avait volé mon déjeuner. Quel enfer cette école ! Esther dit que je suis spécial et que c’est pour ça qu’ils font que de m’embêter ; parce qu’ils sont jaloux. Alors qu’est-ce qu’il y a de bon à être spécial ? Ne vaut-il mieux pas être banal et vivre tranquille ? Plus le temps passe et plus je sens une douleur près du cœur qui me fait très mal. Ici, on me demande souvent où est mon père. Au début, je ne répondais pas. Enfin, pas parce que je n’en avais pas envie mais parce que je ne savais pas. Comme tu le sais maman refusait de m’en parler et c’est finalement Esther qui m’a tout racontée. Elle m’a dit qu’il était un grec très respecté et qui avait une place très importante qu’il ne pouvait pas quitter. Qu’il avait choisi sa carrière avant ma mère et moi mais qu’il m’aimait. Je me suis toujours fait un tas d'idées à son sujet. Peut-être était-il un malfrat recherché qui ne pouvait pas quitter la Grèce ? Un homme politique influent ? Ou une star du cinéma ? Ou peut-être que mon père ne voulait pas me voir. Peut-être qu’il ne m’aime pas. C'est pas grave, il y a beaucoup de gens qui ne m'aiment pas. Aujourd’hui rien de cela ne semble correspondre à mes attentes. D’ailleurs, je n’en ai plus. J’ai abandonné tout espoir d’avoir un jour de sa part un signe ou quelque chose qui me ferait dire « J’ai réellement un père ». En fait, j’ai même arrêté de penser que j’en avais un. Tout ce que je veux c’est pouvoir revenir dans le passé, au temps où je n’étais encore qu’un très jeune garçon et où je m’amusais avec Alexandrina. En Grèce je m'amusais plus, j'étais heureux. Les gens m'aimaient et ne me jugeaient pas, c'était bien. Bien mieux que maintenant. Mais maman ne veut plus que je vienne sur ses fouilles, elle me dit que je n’ai plus l’âge et que je dois me concentrer sur mes études. Un jour, j’ai entendu une conversation entre Esther et elle qui disait que « c’était trop dangereux ». C’est trop injuste. Je ne me suis jamais blessé et je faisais toujours très attention à ne pas m’approcher des sites trop dangereux ou des outils qui pouvaient me blesser. Alors pourquoi m’interdire de retourner en Europe ? Toi au moins tu savais me comprendre. La vie en ville est pénible, je préférais largement vivre dans le Michigan. Mais c’est comme ça. De toute façon les enfants n’ont jamais leur mot à dire. Ils écoutent toujours les parents. Voilà, je crois que je t’ai tout raconté à propos de ma vie actuelle. J'imagines que tout est mieux là où tu es, j'espère que tout va bien là-haut en tout cas. Ici tu me manques beaucoup.
Je t’embrasse, ton neveu chéri, Elli.
Elliott à huit ans lorsqu'il écrit cette lettre. Cela fait quelques mois qu'il est à Chicago et sa mère part de plus en plus souvent sur des fouilles archéologiques. Enfant perturber par le décès de sa tante avec qui il était très proche, il se confie à elle dans une lettre ouverte narrant sa nouvelle vie sans elle. Il ne se doute pas un seul instant de son ascendance divine, tout ce qu'il souhaite c'est récupérer sa vie d'avant. Quand tout allait encore bien.
Qu'avait dit maman, déjà ? Ah, oui. « Ne foutez pas le bordel, vous deux », avant de prendre une gorgée de café — et les dieux savaient à quel point elle avait besoin de ce café. « Ce sont des archéologues de Harvard. Ne me faites pas honte. »
Autant dire qu'on avait échoué avec succès. Cramponnée à mon frère aîné sur notre traîneau de fortune, je voyais les arbres défiler à vive allure, autour de nous, et les ruines de Delphes se rapprocher de plus en plus rapidement. Je tentais d'hurler — de peur ou d'excitation, je ne saurais dire — mais aucun son ne sortait de mes cordes vocales. Archimède, cependant, s'en donnait à cœur joie ; son cri résonnait dans la vallée, troublant le calme mystique qui régnait normalement sur les lieux. Maman allait nous tuer.
À ma défense, c'était Archimède qui avait eu cette idée. Lorsque maman nous avait demandé de déguerpir du site archéologique —par crainte qu'on anéantisse tous ses efforts de séduction auprès des riches mécènes américains qui, si tout se passait bien, devaient financer ses recherches — mon frère avait eu l'idée ingénieuse d'aller faire une excursion en montagne. « Tu vas voir, ça va être amusant », m'avait-il dit en me lançant mon sac à dos, bien trop large pour mes petites épaules. « On va se balader, on va espionner maman, puis on redescend. Rien de plus, rien de moins. Et je crois que Cynthia et ses potes vont être là...»
Bien sûr, c'était dans le but de draguer la pauvre Cynthia qu'Archimède voulait m'amener avec lui — « Les filles te trouvent mignonne, j'sais pas pourquoi, mais au moins j'peux les draguer donc t'as une utilité, au final ». Je soupirais, exaspérée par son comportement, mais je le suivis à l'extérieur de la petite maison familiale. De toute manière, l'idée de partir en excursion en montagne était mille fois plus intéressante que celle de rester à la maison à ne rien faire, puisque maman ne voulait pas que je mette les pieds à Delphes, aujourd'hui.
Le mont Parnasse se dressait devant nous dans toute sa gloire. Le soleil brillait de mille feux, aujourd'hui, et les sentiers étaient pleins de touristes. Mais leur présence ne semblait pas gêner Archimède, qui tenta de me pendre à une branche d'arbre après que je lui ai dit qu'il aurait pu prendre une douche, au moins, avant de se lancer dans la conquête du mont sacré. Je me vengeai quelques minutes plus tard en le poussant en bas d'une corniche, mais malheureusement, il se rattrapa à un rocher. On parvint cependant à un accord tacite lorsqu'on manqua renverser une touriste allemande en se battant pour un galet ; elle nous avait engueulé si fort qu'on s'est immédiatement entendu sur un cessez-le-feu, craignant de réveiller le monstre qui était en elle.
« On dirait une harpie, comme toi quand tu te réveilles le matin », me glissa Archimède, que je fusillai du regard. « Va te faire f... » commençai-je, mais l'Allemande se racla la gorge, nous faisant sursauter. Elle était derrière nous, nous suivant comme notre ombre, épiant nos moindres faits et gestes. Mes sens se mirent en alerte, sans que je ne sache pourquoi. Peut-être avais-je peur que la dame nous jette en bas de la montagne si elle nous trouvait trop agités à son goût. J'observai Archimède, qui ne semblait pas s'en soucier outre mesure. Peut-être que je devenais parano.
Lorsqu'on parvint au sommet de la montagne, la beauté de l'horizon me coupa le souffle. Au loin, les ruines de Delphes brillaient sous le soleil et je me surpris à chercher ma mère dans la foule, sans grand succès. Les touristes s'agglutinaient autour de moi, boisson glacée à la main ; le petit stand à rafraîchissement en bois, non loin de là, fournissait des breuvages à qui le désirait. Archimède, à mes côtés, se foutait du paysage comme de l'an 40 ; il cherchait frénétiquement la jolie Cynthia, qui, au final, semblait avoir omis de venir au mont Parnasse, cette journée-là. Je ne pus m'empêcher de laisser échapper un petit gloussement à cette idée.
Bientôt, Archimède disparu derrière le stand. Je ne m'en formalisai pas, assise en tailleur au sol, observant l'horizon ; il s'était peut-être trouvé une nouvelle cible, comme il le faisait d'habitude. Je jetai un regard dans la direction où il était disparu, m'éventant le visage à l'aide d'un pamphlet touristique. Le soleil était à son zénith et la chaleur, de plus en plus insupportable, de sorte que les touristes commençaient à entreprendre leur descente, désirant se réfugier dans leurs autobus climatisés. Je bénis silencieusement mon père, qui m'octroyait cette résistance à la chaleur, lorsqu'un hurlement à glacer le sang me fit bondir sur mes pieds.
« Lexa, cours ! » hurla Archimède en se précipitant vers moi en courant. Derrière lui, l'Allemande de tout à l'heure s'avançait d'un pas décidé, un sourire sadique aux lèvres. Déjà qu'elle m'effrayait au départ, sa nouvelle apparence me donnait envie de hurler. « C'est un cyclope ?! » fis-je, tétanisée par la peur alors que l'Allemande se dirigeait vers moi. Archimède m'empoigna par la taille et m'entraîna avec lui. « Ouais, alors magne-toi ! »
Elle avait triplé de taille et son unique œil ne me disait rien qui vaille. Archimède me jeta sur son épaule comme un vulgaire sac de patates, tentant de se diriger vers le sentier menant au bas de la montagne ; le stand de rafraîchissements vint bientôt nous barrer la route. Archimède me déposa, haletant, le visage et les bras parsemés d'entailles ; il s'était battu contre le cyclope, ça se voyait.
Mon frère était un génie, comme celui à qui il avait emprunté le nom. Hélas, il n'utilisait que rarement son intellect et l'adrénaline semblait lui faire perdre toute once d'intelligence. Il jaugea le toit de bois du stand massacré, puis le cyclope, puis moi, avant de retourner au cyclope et au stand. J'étais comme un cerf au milieu du périphérique, observant la scène en silence, les yeux écarquillés. Je n'étais pas la meilleure combattante, je n'avais pas mon arc, et ce cyclope me faisait décidément très peur.
« T'as ton arc ? », fit Archimède, qui était entré dans un duel de regard avec la monstresse, qui s'affairait à déraciner un arbre. « Nah. J'l'ai laissé à la maison ». Elle m'ignorait pour le moment, heureusement, d'ailleurs — je ne crois pas que j'aurais pu supporter son regard bien longtemps. Archimède hocha la tête gravement, une lueur d'excitation brillant dans son regard bleu. « Alors, on surfe. » « Quoi ?! » m'étranglai-je.
Il me tira à lui in extremis avant de sauter sur l'ancien toit du stand de rafraîchissements, qui glissa à vive allure vers le bas de la montagne. L'arbre déraciné du cyclope attérit là où nous nous trouvions quelques secondes auparavant, me faisant frissonner. Mais la peur de mourir des mains du monstre se transforma bientôt en peur de mourir d'un accident de surf des montagnes, peur que ne partageait pas mon frère.
On allait tous mourir, et il riait comme un malade mental. Je ne sais trop comment, mais il réussi à faire bifurquer notre embarcation de fortune vers les ruines de Delphes, nous empêchant de nous écraser contre un arbre. Hélas, les temples anciens se rapprochaient dangereusement, et je sentis les muscles d'Archimède se raidir ; lui non plus n'avait pas prévu la collision frontale avec les murs de l'enceinte sacrée.
Le toit du stand de rafraîchissements faisait son chemin, vite comme l'éclair, et bientôt, on glissait sur les pavés anciens de Delphes. Notre traîneau fraya la foule et je croisai le regard choqué de ma mère, ce qui me fit craindre encore plus pour ma vie. Si on survivait au crash imminent, Daphné Thivaios, notre mère, se ferait un plaisir de nous tuer elle-même. Dans tous les cas, on était mort.
Du moins, c'est ce que je me suis dis lorsque notre embarcation se fracassa contre le mur du temple de l'oracle de Delphes et que je me cognais la tête contre le marbre ancien, sombrant lentement dans l'inconscience. La dernière chose que je vis, c'est le bras désarticulé d'Archimède, son pouce en l'air et son sourire amusé.
je vous joins le lien du document qui comporte mon poème décrivant l'enfance de Riley Bennett! Comme j'ai voulu bien faire ça, ce sont toutes des décasyllabes (10) pour toutes les rimes croisées du texte. Voilà merci d'avance ! (https://docs.google.com/document/d/1lXH-kSfRrBdydtDk1BBUndjAyb9KlhXqQM8NSWz-43Q/edit?usp=sharing)
Spodelaire
ChironLocalisation : Colonie des sang-mêlés Date d'inscription : 21/11/2020
Sujet: Re: ⊱ Concours d'écriture Mar 1 Déc - 17:32
L'histoire que je m'apprête à vous raconter ne retrace pas l'enfance de Leito qui, malgré le sang qui coule dans ses veines, a été plutôt banale. Je vais vous raconter une seule partie de son enfance ... un après-midi qui est sûrement le plus important de sa vie, celui où tout a commencé !
Ce jour là, le 16 octobre 2016, le soleil brillait dans le ciel de la Nouvelle-Orléans. La température y était agréable et les petits courants d'air qui allaient et venaient rendaient l'air si doux que cet après-midi aurait été parfait pour se reposer sous l'épais feuillage d'un arbre. Leito, âgé de 13 ans, était venu dans un parc de la ville à la sortie des cours pour préparer calmement son exposé de chimie pour le lendemain. Assis sur la pelouse du parc, il arrivait difficilement à se concentrer et passait plus de temps à arracher l'herbe et à se prélasser qu'à se mettre au travail.
Pendant ce temps, à quelques pas du parc où se trouvait Leito, Freya Sorensen, fille de Zeus, et Thésée Jones, fils d'Hermès, tentaient de se repérer dans la ville à l'aide d'une carte. Ils n'étaient pas là par hasard puisque deux jours avant ça, Leito pris par un excès de colère provoqua malgré lui une secousse terrestre qui ne manqua pas de retenir l'attention de la Colonie des Sangs-Mêlés puisqu'en plus de se produire à un endroit inhabituel pour une telle activité sismique, cette secousse perturba l'échelle de Richter. La Colonie conclut rapidement à l'hypothèse d'un enfant de Poséidon dans la nature et, du fait de la rareté et de la valeur d'un enfant de l'un des Trois Grands, décida d'organiser une expédition pour le retrouver et le ramener ici. Ainsi, Freya fût désignée pour être envoyée à la Nouvelle-Orléans et elle choisit Thésée pour l'accompagner dans cette nouvelle quête.
Cependant la Colonie n'était pas seule à avoir remarqué l'existence de Leito puisqu'Hadès, furieux que son frère Poséidon ait rompu le Pacte des Trois Grands, envoya en représailles la furie Tisiphone pour mener une attaque contre le demi-dieu. Ce n'est pas la première fois qu'il se fait prendre à partie par un monstre mais c'est bien cette attaque qui changera définitivement le cours de sa vie.
La furie envoyée par Hadès attaqua Leito alors qu'il se prélassait dans l'herbe du parc. Il lui échappa de justesse alors qu'elle se dirigeait sur lui pour l'attraper et, désarmé, il lui asséna des coups avec les moyens du bord ; son sac à dos, des bouteilles en verre qui jonchaient le sol ou encore la poussette d'une mortelle venue se promener dans les lieux. Non loin de là et alertés par les hurlements de Leito, Freya et Thésée prirent le décision de se diriger vers le parc avant de tomber sur le demi-dieu qui tentait vainement de fuir le monstre. Alors que Tisiphone poursuivait Leito et qu'elle était sur le point de mettre la main dessus, Thésée fit virevolter son bouclier en direction de la tête de la furie pour la dévier de sa trajectoire et lui faire manquer sa cible pendant que Freya, voyant Leito désarmé, envoya au demi-dieu un glaive en bronze céleste en lui hurlant « DÉFENDS-TOI » d'un ton ferme et impitoyable. Aussi tôt Freya s'élança vers Tisiphone, hache en or impérial à la main, prête à en découdre, mais cette dernière gifla la demi-déesse d'un puissant coup de fouet. Gonflée par une telle offense, Freya invoqua la foudre de Zeus qu'elle abattit sur la divinité chthonienne. Quelque peu grillée et fumante par l'éclair, la furie n'en était pour autant pas à son dernier mot puisqu'elle "chopa Leito par le col-back" avant de s'envoler. À ce moment là Thésée intervient une nouvelle fois en envoyant son filet, accroché à une corde, saisir Tisiphone par la gorge qu'il retenu pour empêcher la capture du fils de Poséidon, qui dans un geste désespéré, trancha une partie de l'aile gauche de la furie à l'aide du glaive qui lui avait été donné précédemment. Leito et Tisiphone tombèrent alors et Thésée en profita pour envoyer sa lance transpercer le corps de la furie. La lance de Thésée se planta dans le tronc d'un arbre avec Tisiphone empalée dessus ce qui laissa l'opportunité à Freya d'en finir en décapitant la furie d'un coup unique de sa hache.
C'est cette histoire qui changea la vie de Leito puisqu'il apprit par la suite la nature de son sang et rejoignit la Colonie des Sangs-Mêlés, escorté par Freya et Thésée.
ChironLocalisation : Colonie des sang-mêlés Date d'inscription : 21/11/2020
Sujet: Re: ⊱ Concours d'écriture Mar 1 Déc - 17:35
Lorsque l’on raconte l’histoire d’une personne, il est important de noter les différences qu’il peut exister entre un individu et un autre. Ce sont ces mêmes différences qui rendront cette personne si spéciale à ses yeux ; mais aussi aux yeux de tous. Ce sont, en fait, ces différences qui font que l’on parle de cet individu et non d’un autre. Mais que dire d’Aaron ?
Aaron est né de façon tout à fait classique : par voie naturelle, deux yeux, une tête, deux bras, deux jambes, et un organe sexuel qui a permis de l’identifier comme étant de sexe masculin… Quoiqu’on pût peut-être noter ici une différence particulière : à sa naissance, il n’était pas arrivé seul mais accompagné de sa sœur jumelle Cliodhna. Dès lors, ils furent souvent qualifiés comme étant « les jumeaux de Josh ». Chevelure argentée, héritée de leur chère mère, ils étaient déjà très aimés de leur père et de leur mère. Est-ce que l’on peut considérer tout de même que cette spécificité peut le rendre spéciale ? Je ne pense pas.
Néanmoins, il s’entendait extrêmement bien avec sa sœur jumelle. Que ce soit du fait de son physique, de son caractère ou encore de leurs aptitudes, ils se ressemblaient en tout points et s’appréciaient au plus haut point. Chacun était prêt à tout pour l’autre : ils s’aidaient pour absolument tout, se protégeaient en toutes circonstances. Et ça, pour le coup, on peut considérer que c’est ce qui les rendait vraiment spéciaux. Si tu veux marcher vite, marche seul ; mais si tu veux marcher loin, marchons ensemble. Telle était leur devise.
Son père, Josh, travaillait à plein temps comme éleveur de moutons. La famille Kinnear n’avait jamais vraiment eu de soucis d’argent ; mais ils n’avaient jamais roulé sur l’or non plus. Ils vivaient de façon très ordinaire dans un village près d’Aberdeen : ils avaient une petite maison, ni petite ni très grande, un petit chat qu’ils avaient nommé Eren ; et ils se débrouillaient pour se répartir les tâches ménagères entre eux. Tout au long de son enfance, Aaron allait étudier aux différents établissements scolaires d’Aberdeen, puisqu’il n’avait pas eu accès à ce luxe dans son village natal. Était-ce une spécificité ? À mon avis, c’est quelque chose de très commun.
Quant à sa mère, finalement, il ne savait que peu de choses sur celle-ci. Elle était restée à ses côtés jusqu’à ses deux ans environ. Puis soudainement, elle a disparu. Son père lui répétait sans cesses qu’elle était quelqu’un d’important et qu’en raison de son statut, elle ne pouvait pas rester auprès de lui trop longtemps. Aaron était triste de cette situation, mais pour autant, il ne lui en voulait pas. Au contraire, il la chérissait, et espérait à chaque instant pouvoir la revoir.
Aaron n’avait que quelques voisins autour de sa maison, et aucun enfant avec qui nouer des liens d’amitié. Il n’a commencé à avoir des amis que lorsqu’il commença à étudier. On ne pouvait pas dire qu’Aaron avait énormément d’amis ; mais il en avait tout de même quelques uns sur qui il pouvait vraiment compter. De même, de nature timide, il n’avait jamais osé être trop proche d’une fille, ce qui signifie qu’il n’a jamais eu de petite amie dans sa vie ; mais il s’en souciait très peu. Il avait tout de même remarqué une différence notable entre ses compères et lui-même : là où ses amis préféraient l’été, la mer et le beau jour, Aaron, lui, semblait préférer l’hiver, la montagne, la neige. Là où ses amis s’habillaient avec des vêtements très chauds lorsque le froid caressait notre peau ; lui, optait pour un accoutrement très léger. Il n’avait aucune crainte du froid ni du gel, au contraire, il se sentait encore mieux en leur compagnie. Il l’avait remarqué, mais il ne s’était absolument douté de rien. Pour lui, c’était simplement un « fun fact ».
À l’école, il était dans la moyenne. Ni dans les premiers de sa classe, ni dans les derniers. On pouvait noter tout de même qu’il avait un peu de mal à lire et écrire parfaitement. En effet, il avait été diagnostiqué dès son jeune âge une dyslexie qui semble, cependant, être assez commune chez les sang-mêlé. Mais là encore, il ne s’était douté de rien. Qui pouvait se douter qu’il pourrait exister des demi-dieux parmi les Hommes ? Personne. Alors, cette fois-ci encore, il se pensait tout à faire normal, aussi normal que tous les autres.
Au fil des années, il trouvait certaines choses vraiment étranges qui étaient communes entre lui et sa sœur jumelle. Cette affinité avec le froid, comment est-ce possible ? Pourquoi sont-ils les deux seuls à être autant à l’aise avec ce désagrément capable de tuer les plus faibles ? Comment arrivait-il à refroidir sa boisson lorsqu’elle ne l’était pas assez simplement en tenant son verre avec ses mains ?
Aaron était intrigué, mais pas inquiété. Il a commencé à l’être à l’âge de ses 17 ans. Il lui arrivait de rencontrer des personnages étranges de temps à autres qui lui posaient des questions pour le moins surprenantes ; et il n’était pas le seul à qui ça arrivait. Sa sœur également était pris régulièrement pour cible de ces rencontres inopinées. Ils ont fini par le signaler à leur père Josh qui en a pris tout de suite considération. La révélation leur a été faite : leur mère était la déesse du froid, Chioné. Cliodhna et Aaron restèrent bouche-bé : à la fois surpris, mais aussi intéressés par ce qu’ils venaient de découvrir. Qu’est-ce que cela impliquait ? Leur mère est une déesse, et alors ?
Josh mis en lumière toutes les spécificités qui les distinguaient les uns des autres : leur dyslexie, leur affinité avec le froid, leur chevelure argentée ; et surtout, l’absence de leur mère. Les deux jumeaux écoutaient attentivement ce qui leur était révélé, mais ce qui les marqua principalement, c’était la demande très spéciale venant de leur père. Ils devaient préparer leurs affaires au plus vite, et se plier aux exigences et demandes d’une personne qui devrait arriver très bientôt. Bientôt, les deux jumeaux intègreront la colonie des sang-mêlé où ils pourront y découvrir leurs pouvoirs et des personnes aussi spéciales qu’ils ne le sont.
Un jour de pluie, à Édimbourg, une jeune et belle infirmière du nom de “Keira Diamandis” arrivée à court terme de sa grossesse, mit au monde un bébé de sexe féminin le cinq décembre mille neufs cent quatre vingt dix neufs. Ce jour-là, on pouvait entendre des insultes en italien fuser sous le coup de la douleur “ È fuori dalle mie due fottute gambe” “Le tue madri le puttane!”. En effet, la mère avait très mal, et cela causait son énervement contre l’équipe qui s’occupait d’elle. Pendant l’accouchement, Asclépios apparut mais invisible aux regards de tous et à l’aide de son pouvoir, il soulagea sa bien-aimée et depuis, il avait abandonné cette dernière et son enfant.. D’ailleurs, comment peut-on penser qu’une petite infirmière italienne peut avoir un enfant du Dieu de la Médecine ? [...] Autrefois Asclépios, curieux comme il est, visita au choix un hôpital qui était en Écosse se nommant le Spire Muffiald. Keira comme son nom celte l’indique “les cheveux noires”, était une très belle femme à la chevelure d’ébène et des yeux verts perçants malgré le fait qu’elle était une véritable tête brûlée. L'infirmière était l'unique enfant de deux parents qui travaillaient dans le domaine médical, ce qui la poussa à faire un métier qui leur ressemblait. Un jour, Keira devait soigner une petite fille et lui faire son vaccin, celle-ci ayant peur, se mit à pleurnicher. Émue par cette dernière, elle se mit à pleurnicher aussi comme un bébé en lui faisant sa piqûre. Le Dieu approcha alors, d’abord enjoué par la scène attirant se passant dans une petite chambre. Ensuite voyant la jeune femme, il fut troublé alors par la gentillesse et la sincère empathie que la jeune femme montrait à l'enfant, il s’intéressa alors directement à elle et se décida de la séduire par tous les moyens. Enfin le jour suivant, Asclépios prit sa forme humaine, celle d’un bel écossais, avec des boucles blondes et un corps bien sculpté, il se fit passer pour un patient blessé au crâne avec une plaie ouverte et il se dirigea ensuite vers l’infirmière signalant le souhait de se faire soigner. Pendant leur entrevue, Asclépios posa une et milles questions à la soignante afin d’apprendre à la connaître et de la cerner pendant qu’elle s’occupait de lui avec une si tendre douceur particulière qu’il en fut presque touché. Appréciant ce moment, sa première approche en devint une ruse et il partit alors tout les jours de la semaine avec une blessure à se faire soigner. Petit à petit, une alchimie se créa entre les deux protagonistes, mais rapidement elle remarqua que pendant la visite quotidienne de l’homme, il n’avait jamais aucune cicatrice sur le visage à cause de son métabolisme, alors elle le menaça avec une seringue à la carotide en lui disant “Chi sei veramente gentile, grande bastardo?! Non mi sono fatto ingannare, cosa mi vuoi?” [...] Surpris, Asclépios ne pouvant encore lui mentir, lui révéla sa véritable identité. Keira ayant maintenant ses réponses, accepta alors la vraie nature de ce dernier. Lui et elle avaient des projets comme des véritables mortels et il lui déclara un jour que s’ils avaient une fille ensemble, il aimerait l'appelait Elisabetta. Même que véritablement attiré par celle-ci, Asclépios se rendit chez Apollon un jour, son père pour lui demander des conseils en matière de séduction étant donné que celui-ci était un grand bourreau des cœurs et que Asclépios était sage et gentil. Apollon lui raconta alors la manière dont il a dragué Elizaveta, une soldate russe. Après quoi en retournant voir la jolie femme dont il était fou amoureux, il lui proposa de partir en Italie avec elle, à Vérone ce à quoi elle répondit “oui” étant dingue de lui. Pendant leur escapade, il lui dit, d’abord gêné: "Es-tu un remède ? Mon coeur est malade et seule toi peut le soigner” ensuite, notre infirmière, amusée, l’embrassa. De ce voyage, naquit un couple heureux en bonne et due forme qui habitait maintenant une nouvelle fois en Écosse avec comme nouvelle, la bambine enceinte d’une petite fille. Plusieurs mois ont passé, jusqu'au jour où Keira accoucha. Asclépios triste fut contraint, amoureux, de quitter la jeune femme car une loi demeurait sur l’Olympe, interdisait les dieux d’être en contact avec leurs enfants, malgré cela, une fierté résidait en lui, celui d’avoir une petite fille. En souvenir du père de l’enfant, Keira appela son enfant Elisabetta, et à son honneur, Elisabetta Francesca Diamandis. Elisabetta était une fille magnifique, elle n’avait pas la couleur de cheveux de sa mère mais avait hérité de ses beaux yeux, pour le reste, elle ressemblait à son père. Celle-ci vivant dans un pays relativement froid, elle était instinctivement immunisée des maladies malgré quelques petits rhumes non graves. Pour un enfant, son système immunitaire était très défensif. Sa mère se rendit compte après quelques péripéties de son adolescence, qu’elle avait des capacités surnaturelles. Cela ne la dérangeait pas plus que ça, elle eut une enfance aisée et emplie de rebondissement avec les multiples conquêtes de sa mère afin de remplir le vide que laissait Asclépios. Keira n’étant pas trop à son domicile, elle emmena souvent Elisabetta à son travail. La petite fille observait beaucoup sa mère et reproduisait ses faits et gestes, en effet elle était attirée par la médecine et ainsi, au lieu de jouer avec les autres enfants, elle s’occupait à mettre son nez dans des bouquins, elle acquiert alors avec le temps plusieurs notions. Ayant un fort caractère, elle ne supporte pas qu’on l’appelle par son prénom complet car cela lui rappelle la façon dont sa mère lui remontait ses bretelles, sauf que “Lizzie” c’est pour les intimes alors attendez vous, à ce qu’elle oblige ses ennemis à l’appeler par son véritable prénom. Bien que dyslexique, cela ne l’empêcha pas d’obtenir de bons résultats à l’école, elle se découvrit une passion pour la science ainsi que les langues étrangères. Son cerveau est câblé pour lire le grec ancien et elle parle plusieurs langues tel que l’espagnol, le latin, l’anglais, l’italien ainsi que le néerlandais et le français. Mais pour les maths, celle-ci demeure un fléau. Pour canaliser son hyper activité ambulante, elle pratique beaucoup de sports tel que les arts martiaux, le tir à l’arc ainsi que l’escalade. Tout comme sa mère, Elisabetta obtient des facultés super-développées à soigner des personnes et la pousse à avoir toutes les attestations de secourisme nécessaires et elle se découvre une passion pour l’arc, et ses flèches et les cibles. Néanmoins en grandissant, l’odeur de la jeune blonde devient trop forte pour continuer à mener une vie paisible, sa mère connaissant alors l’endroit lui ayant été recommandée pour ses semblables, elle l'envoie à la Colonie des Sangs-Mêlés. Quittant son cocon en prenant son envol individuellement, elle décide de faire plusieurs voyages dans le dos de sa mère afin de découvrir le nouveau monde. Elle s’y découvre alors une adoration à cet hobbie en dénichant les différentes cultures existantes dans le monde. Depuis que celle ci est arrivée à la colonie, c’est à dire depuis quelques années, elle maîtrise très bien le corps à corps ayant remporté plusieurs captures à l’étendard et a développé un grand sens de la stratégie en vue des quêtes, son contrôle sur ses pouvoirs s’améliore au fur et à mesure du temps, son arme de prédilection est l’arbalète ou l’arc et son deuxième choix est le poignard.
im> Veyn Sulman Egypte, Le Caire - Biscottequicroc Le soleil s’infiltra à travers les rayons du rideau blanc qui chevauchait la vitre de la petite chambre, illuminant une partie du lit sur lequel reposait en tailleur la demi-déesse. Veyn avait entre ses lèvres une petite flûte dorée dont les doux sons se perdaient dans la pièce, avec pour seule spectatrice de son talent, la solitude. Les cris d’autres enfants résonnaient sourdement dehors, tandis qu’elle se laissait bercer par la mélodie qu’elle interprétait. Les yeux fermés, son corps se balançait distraitement, comme guidé par la danse de ses notes. Le rythme gagnait en intensité à chaque bruit externe qui se rapprochait un peu trop d’elle, comme en réponse aux sollicitations involontaires de l’extérieur. Une manière de souffler ses émotions dans l’instrument et de les laisser s’évanouir dans l’air sec de la matinée.
C’était comme un récit. Un récit dénué de mots.
C’en fut souvent ainsi. Sylvia Sulman, sa mère, partait le soir pour ne revenir qu’à l’aube en raison de ses horaires changeantes. Mais cela lui donnait parfois l’occasion de rencontrer les anciens patients avec qui sa mère s’était liée d’amitié, même s’il s’agissait fréquemment d’adultes. Elle s’était grandement intéressée aux histoires passionnantes que les personnes âgées lui contaient lorsqu’elles venaient prendre un thé chez eux. Sa mère se liait aux gens de tous âges ; elle était une personne naturellement et inexplicablement magnétique. Veyn devinait que c’était peut-être là le trait de sa personnalité qui avait attiré son géniteur divin. Elle se demandait ce qui pouvait pousser un être des cieux à s’enticher d’un mortel, surtout pour abandonner ses responsabilités de parent ensuite et décharger la fatalité de son rôle céleste à l’être aimé. Lorsque sa mère lui avait tout avoué, elle était alors âgée de onze ans et avait senti son cœur se compresser douloureusement dans sa poitrine. Et puis, elle s’était délestée de sa rancune via l’art en peignant des tableaux, accouchant d’œuvres d’où jaillissait sa mélancolie. Désabusée, elle avait cherché en elle le moyen de libérer son cœur de toute haine qui pourrait salir ses coups de pinceaux. Il n’y avait rien qui comptait plus à ses yeux que sa mère et son envie de créer. Elle ne voulait pas laisser de pauvres histoires d’abandon parental prendre le contrôle de sa vie.
Seulement, sa génitrice nourrissait bien plus d’inquiétude à cet égard. Démontrant un don certain pour le dessin, le chant et la musique en général, Veyn eut vite fait d’alimenter soupçons et intérêts auprès d’elle. Les voisins s’intriguaient de plus en plus d’entendre de si captivantes chansons d’une voix si jeune ; ses camarades de classe l’accablaient d’éloges devant ses dessins impressionnants de détails alors qu’à côté, sa dyslexie handicapait son apprentissage. Les professeurs demeuraient perplexes sur son cas et bien vite, le mot génie, ou sorcellerie, ressortait pour justifier son talent.
Mais ce fut aussi ce qui l’éloigna des autres élèves qui masquaient leur jalousie et leur peur en s’éloignant d’elle, lentement mais sûrement. Certains adultes dévorés par leurs ambitions, en revanche, voyaient en cette demi-déesse l’occasion de gagner de l’argent et tentaient de l’enrôler dans leurs camps pour bénéficier de ses talents.
Sa mère décréta donc la nécessité de déménager et de lui faire cours à domicile ; elle engagea ainsi son oncle pour la faire étudier. Heureusement peut-être, ce dernier était professeur d’université et pouvait ainsi assurer un enseignement de qualité à l’enfant, avec en plus le grec comme matière principale sur recommandation de Sylvia. Bien évidemment, sa dyslexie s’envola miraculeusement lorsqu’elle s’attela à l’apprentissage de la langue. Comme si elle avait été faite pour la lire, la décrypter, les mots s’assemblaient d’eux-mêmes sous ses yeux. Si elle ne manifesta aucune lacune dans le reste des matières, elle démontra toutefois un désintérêt ponctué d’une feignantise prononcée pour elles.
Elle vit sa mère de moins en moins souvent et bientôt, ce fut son oncle sur lequel elle put s’appuyer quand il la gratifiait de sa compagnie. Bien que l’art constituât un refuge de premier choix pour pallier au sentiment de solitude qui subsistait en elle, Veyn commença à apprécier la compagnie de son oncle qui ne la jugea à aucun moment sur ses particularités et l’encouragea toujours à suivre les élans de ses affects. De temps à autres, elle chanta pour lui. Sa voix était comme une caresse auditive, lui disait-il avec bienveillance, et il l’incitait même à s’en servir pour la mémorisation de ses leçons. Elle chantait en arabe, puis en grec ; elle alternait. Mélangeait les deux. Chantait ses cours, récitait ses leçons d’un ton mélodieux. Puis elle revenait à la réalité lorsque sa mère, de bonne humeur, rentrait avec une nouvelle présence humaine qui pouvait enfin rassasier son besoin de contacts humains. Varier son quotidien devenait un désir impérieux.
C'est par ce biais qu’elle apprit l’art de la médecine dans les grandes lignes, lorsque les patientes devenues amies de sa mère lui racontaient les exploits de cette dernière. Malgré la radicalité de sa décision, Sylvia était rassurée de savoir sa fille cloisonnée à la maison. Par ailleurs, la beauté de Veyn n’était pas en reste, et c’est dès les premiers signes d’intérêts chez le sexe opposé qu’elle se décida d’inventer à sa fille une allergie au soleil pour justifier ses sorties peu nombreuses. L’ironie de l’idée fut telle que la concernée refusa de croire ce qu’elle venait de faire, au début. Son père, dieu du soleil, aurait mis au monde une fille allergique au soleil. Elle se demanda même pendant un instant si ce n’était pas une sorte de rancune inconsciente qui avait poussé Sylvia à inventer une idée aussi cocasse, comme si la blague était dirigée contre Apollon lui-même.
Alors Veyn avait cessé de sortir lorsqu’il y avait trop de monde, à l’exception des jours où elle se hâtait d’accompagner sa mère au marché, lorsque le soleil commençait à se coucher. Le marché fut bien vite son petit bonheur rare du mois où elle pouvait contempler les multiples couleurs des étalages de fruits et légumes se mélanger ; où les bruits se mêlaient dans une valse désordonnée et agressive qu'elle se complaisait à écouter. Quelques fois, elle se concentrait sur un dialogue entre deux personnes et essayait d’imaginer le visage qu’elles devaient avoir au travers leurs voix. Ces voix qui lui étaient audibles grâce à son ouïe surhumaine. Elle se camouflait derrière son galabiah, qu’elle surmontait d’un fin petit voile au-dessus de sa tête pour dissimuler un peu son visage. Les yeux clairs n’étaient pas monnaie courante dans les environs, surtout quand ils appartenaient à un physique aussi distinct. Par soucis de discrétion, Veyn parlait peu, quand elle sortait avec Sylvia. Lorsqu’au détour d’une allée, un inconnu lui adressait la parole par hasard, elle feignait ne pas comprendre et sa mère parlait à sa place. Cela laissait ses interlocuteurs dans le désarroi, mais elle s’empêchait d’y penser trop longtemps.
Sa petite routine s’était ainsi installée, étouffante et, dans son plus grand paradoxe, pleine de poésie. Chaque jour, la demi-déesse laissait son imagination courir sur les toiles qu’elle peignait. La force de sa passion était inarrêtable. La chambre en devint vite remplie, et elle dût en jeter certains à contrecœur. Pour se pardonner de sa peur maladive, sa mère passait le plus de temps possible avec elle, même lorsqu’elle revenait de nuits chargées à l’hôpital. Oh, elle aurait pu se servir des talents de sa fille pour l’argent, mais il était hors de question qu’elle l’exploite. Veyn était son petit trésor à elle, que rien ni personne ne pourrait lui dérober. Jusqu’au jour où elle serait contrainte de partir au camp des sang-mêlés.
Un soir, alors que son oncle venait de s’éclipser après son dernier cours de la journée et que sa mère était coincée à son travail, elle avait regagné sa chambre et s’était assise sur le bord de la fenêtre, s’autorisant à goûter la légère brise du soir. Les brises étaient rares en Egypte, et celle-ci lui parut particulièrement rafraichissante. Après avoir vérifié qu’il n’y avait plus personne dans la ruelle en bas, elle s’arma de sa lyre – cadeau de son oncle, et naturellement, sa voix accompagna son jeu envoûtant, sans qu’elle ne sente le regard insistant qui pesait sur elle. Une silhouette curieuse jaillit du bout de la ruelle, et elle se fit alors attaquer par une harpie. Rien que cela. Elle hurla lorsque la bête vola jusqu’à elle, et fort heureusement, son oncle qui passait dans les parages pour rentrer put la secourir – il ne vit qu’un simple homme l’agresser plutôt qu’une créature anormale, bien sûr, mais la bête fuit tout de même. Sylvia l’emmena dès le lendemain dans la colonie, jugeant qu’elle ne pourrait la garder près d’elle plus longtemps.
C’est ainsi dans un sanglot étouffé mais un enthousiasme léger que Veyn quitta sa prison invisible d’Egypte pour suivre le fil de ce que le destin semblait lui réserver, en Amérique.
Là où elle pourrait enfin savourer le mot liberté.
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