THE MASTER OF ILLUSIONS. ✓

ENFP-T
(inspiration peter parker)
aussi lointain que ce souvenir puisse être, marcus s'est toujours distingué du reste. c'est un sarcasme mordant, un humour implacable et une légèreté de l'être qui, vague, vogue et vagabond, va, d'âmes en âmes et de personnes en personnes, et s'enfuit aussi vite qu'il est venu, sans crier gare et sans attache. il est vrai que le garçon, doté d'un atypisme aussi exceptionnel que son impassible insouciance feinte, a le don de se retrouver dans des histoires, des situations que lui-même n'aurait jamais pu prévoir : de son agaçant cynisme à son plus détestable brocard, le jeune homme est un amuseur, un acteur, un comédien sur le théâtre qui, en trompe l'œil, mystifie autant qu'il subjugue le devant de la scène avec un cabotinage plus exacerbé qu'il ne le laisse paraître. difficile ainsi que de comprendre la réalité d'un esprit aussi esquinté que celui de marcus st. james — là où on ne verrait que le faciès souriant d'un amuseur, baratineur, menteur et baroudeur de première, d'autres, plus attentifs, pourraient voir derrière ces esquisses en l'air la vérité d'un être complexé, souffrant de par son rang, son sang et son père de multiples peurs, craintes refoulées de celui qui s'oublie avant de se présenter.
car marcus est effrayé. ce sont ses tentatives d'émuler ses pairs, ses frères, qui le poussent à se retrancher dans un semblant de lui qui se différencie de ce qu'il est. marcus n'est pas fort comme clyde ; il n'est pas plus intelligent que mauren, ni plus sympathique que jakob. il n'a ni la douceur de neehra, ni la stratégie guerrière de joyce. et s'il cherchait encore de quoi attirer l'attention, la seule chose qu'il ne lui reste, c'est qu'il est toujours devancé par celle qui s'est improvisée sans qu'il ne le réalise lui-même meneuse de leur cortège — margot delaunay. une frustration condensée qu'il peine pourtant à contrôler, malgré tous les efforts qu'il fait, pour finalement s'accumuler à la suite des déceptions innombrables qu'il se sent obligé d'essuyer jusqu'à ce que son ire finisse par éclater.
parce qu'il n'est rien d'autre que le fils du directeur de la colonie des sangs-mêlés.

traits. lâche, sarcastique, imbécile, déplacé, agaçant, attachant, drôle, ironique, bouffon, railleur, persifleur, faible, esbroufeur, histrion, immoral, dramatique, énergique, bienveillant, curieux, déprimé, flip, brisé, abattu, hésitant, fuyard, loyal, dégonflé, traumatisé.

il avait la balle dans son camp avant même de naître.
c'est un espoir éclaté que de considérer pendant plus d'une décennie entière marcus st. james comme un talent que la nba attendait. de sa hauteur, il avait semblé évident que le garçon, par son agilité, son esprit vif et son hyperactivité, était un sportif accompli parmi les autres adolescents qui le concurrençaient. l'évidence même d'une carrière toute tracée : là où ses professeurs lui recommandaient chaudement de ne pas se détourner de ses études qui, de toute manière, étaient avortées, beaucoup voyait en l'allure qu'il avait marcus st. james s'ériger en tant qu'étoile montante du basket.
"je serai tellement fière si tu y parvenais".
mère célibataire à l'amant envolé, mrs. st. james était déjà assez tôt une matrone souffrante, malade et déprimée, condamnée à ne sourire que sous l'insouciance désœuvrée d'un fils stupide et ignorant à souhait. il était son dernier joker — celui qui pouvait faire basculer sa destinée comme celle de lui-même quand les contours d'une existence rêvée en tant que sportif à haute intensité se dessinait. c'était son pari, son dernier jeu d'échec avec la vie qu'il haïssait : sans doute était-il bercé par le cinéma et les destins extraordinaires, ces rising stars qu'il jalousait, pour essayer, accroché à des illusions sans pareilles, de s'élever à leur hauteur, et, peut-être, devenir lui aussi une exception à la règle.

(( préambule. les paragraphes qui suivent décrivent dans sa globalité l'ensemble du développement apporté au caractère, à la biographie même de marcus depuis son arrivée dans la colonie et de la connaissance évidente de l'identité de son parent divin, dionysos. pourront être mis régulièrement à jour au fil des événements de la saison worldwide. dernière modification | 23.01.22. ))
.
.
.
"genesis"
l'orage grondait : sorti d'un entraînement un samedi d'été, il avait eu vent que l'on le cherchait, aux alentours des premiers débuts de soirée, pour discuter du plus tumultueux des avenirs du garçonnet. aussi prodige qu'il put être, l'ambition plein la tête, un ballon à la main et le crissement sur le sol de ses baskets, marcus n'avait, et ce depuis sa rentrée au collège, trouvé de moyen de s'intéresser, ne serait-ce que pour les formalités, à son environnement scolaire. hyperactif, c'était ainsi que l'on l'avait diagnostiqué, incapable de tenir sur une chaise sans semer le désordre là où il se trouvait. une énergie débordante qui ne parvenait à être canalisée : longtemps avaient été soufflé les rumeurs d'un professeur spécialisé, d'une éducation faite au sein même de la maisonnée, quoiqu'elle fusse trop onéreuse pour une famille aussi modeste, puis, il eût l'idée : celle d'apporter à l'athénée un précepteur, nouveau, plein de fraîcheur, qui, sous ses conseils atypiques et ses cours énergiques, pouvait, sans l'assurer, aider marcus à s'intéresser à sa matière. nom donné à l'enseignant — m. xec, professeur ici de grec. advint ce qui devait advenir : pris sous son aile, marcus, influencé par une connaissance qui tendait à le guider, se rendit, après de longs bavardages entrechoqués, à ce qu'il nomma plus tard comme étant "la colonie des sangs-mêlés".
.
.
.
"camp half blood"
il était impressionné. par la chaleur environnante qui se dégageait, de part et d'autre dans le camp, et naturellement ces activités, faites de combats armés et d'expériences nouvelles, d'entraînements acharnés et de maîtrises plurielles. il ne prit que trop peu de temps à s'intégrer dans ce temple sacré que lui représentait son nouveau foyer, prenant connaissance des nouvelles personnalités qui l'avaient invité à se joindre à leur cercle lors de son initiation passée du haut de ses quatorze jeunes années. fils des dieux, enfants des cieux : chacun d'entre eux avaient, par le passé, connu les mêmes péripéties qu'il pensait être le seul à traverser, ce qui, naturellement, le rassurait, tentant de connaître à chacune des rencontres qu'il faisait les raisons qui les avaient jusqu'ici mené avec une curiosité insatiable, jamais rassasiée. et puis il eût vent de ces demi-dieux, héritiers de grands seigneurs que l'on surnommait sans les nommer "trois grands" comme dans un souffle inquiet, tandis que défilaient les plus charismatiques des sangs-mêlés, passant de maîtres de la foudre aux jeunes princes des mers [...] avec une fascination à peine masquée pour ceux qu'il considérait comme les plus puissants héros du camp. nombreux étaient ceux de fait qui s'étaient illustrés sur le champ de bataille ou dans des quêtes annexes quand lui peinait à manier, avec si peu d'agilité, l'épée qu'on lui avait confectionné : naquit lors une jalousie, espèce de frustration innée, qui ne put s'empêcher de se nourrir, au fil des années, du seul fait qu'il lui devenait impossible de reconnaître parmi toutes les divinités que le panthéon grec offrait un seul des noms qui lui permettait de trouver la véritable identité de ce qui constituait son père. et puis vint la tempête.
.
.
.
"daddy issues"
la pythie avait beau se représenter, aux yeux de marcus, comme une divinité prophétesse, oratrice et oracle même, de l'olympe en lui-même, elle ne lui avait paru, sous le regard perdu de l'éphèbe, que les vestiges en miettes d'un fétiche désabusé, dont l'adoration n'avait subsisté au fil des siècles à l'instar de la culture à laquelle il appartenait. sous sa tête s'illustrait alors l'entière vérité, et ses lèvres découpaient ses mots en trois murmures lestes — d i o - n y - s o s, tel était le nom de son paternel. dieu de la vigne et des excès. une honte qu'un géniteur en chemise hawaïenne.
.
.
.
"i want to leave"
un an s'est écoulé depuis sa première arrivée à la colonie des sangs-mêlés. fils d'un dieu à l'odeur limitée, la permission de s'en aller le temps des vacances d'été lui fut accorder sans sourciller. pourtant, ce séjour ne lui laissait que des regrets : regrets d'abord de ne pas être ce qu'il avait toujours voulu être — fils d'un olympien digne, (loin des névroses de son père), bretteur, jouteur et combattant hors pair, (là où ses prouesses physiques s'étaient limitées à ouvrir des capsules de bière), et maître de ses pouvoirs après avoir fait l'étalage de ses capacités, (toutes mentales et difficilement maîtrisées, au vue des talents de ses frères). dépité par son champ d'action limité, c'est bredouille que marcus s'en alla avec une perle autour du poignet, désabusé par ses illusions faussées.
.
.
.
"basketball diaries"
pourtant, son année sans donner de nouvelle laissa des traces dans son habituelle vie de mortelle. et ce qui le tenait en vie — sa passion, son sport, son unique d e s t i n é e  — avait fini par lui échapper, exclu de son équipe pour ses absences répétées. pourtant déterminé, marcus eut pourtant la bravoure même de se rendre auprès de son entraîneur passé pour le convaincre de le réintégrer. un échec suivi d'un drame incontrôlé qui finit, lors, par le traumatiser à tout jamais. [trigger warning : viol, drogue]poussé par son coach à faire un choix pour revenir dans son équipe de basket, marcus accepta lors de se droguer pour se détendre à cause d'un stress chronique lié à sa sortie de la colonie. peu habitué à ingérer une substance néfaste d'aussi grande quantité, l'adolescent ne put supporter plus longtemps l'overdose qu'il s'apprêtait à subir de plein fouet quand il se fit inconsciemment abusé par son entraîneur contre son gré. le lendemain, marcus était hospitalisé à la clinique du mont sinaï.
.
.
.
"selah"
alertés par l'absence de marcus pendant sa seconde année vinrent à arriver aux alentours de tout new york même un groupe de sangs-mêlés chargés de tirer st. james des quartiers de brooklyn dans lesquels il se trouvait après plusieurs jours de recherche. tétanisé par l'agression subie au retour du camp, ce dernier avait trouvé refuge dans les caniveaux de la grande ville, emporté par le crack, la cocaïne et le lsd. contraint de retourner à la colonie contre sa volonté, le jeune homme prit des années avant de se remettre totalement sur pieds, participant avec l'aide de certains intervenants aussi dépendants à une cure de désintoxication totale et soignée sous l'égide de certains enfants d'asclépios et autres branches de la santé. jugé apte à revenir sur le terrain en deux-mille vingt-et-un après une cure spirituelle et physique digne d'intérêt, marcus fut mobilisé parmi les demi-dieux envoyés sur l'île d'ogygia pour participer au mariage de léo valdez et calypsos elle-même. un retour aux sources qui lui permettait, d'après ses dires personnels, de se ressourcer pour mieux se remettre sur pieds.
.
.
.
"ice trail"
bouffé d'orgueil à l'idée de se rendre à sa première quête extérieure, marcus prit rapidement la tête d'un groupe de demi-dieux dont-il se réjouissait de guider : pourtant, ce sentiment inhérent qui le parcourait aux instants même de sa première mission au sein de la plage telle qu'elle fut vivement balayé par le sentiment d'insignifiance éprouvé à l'égard des autres membres de la colonie des sangs-mêlés. suspicieux à l'idée de suivre aveuglément, quoiqu'avec un temps de latence, chioné, la déesse glacée, les soupçons du garçon avaient fini, finalement, par se confirmer, là où la divinité s'était rangée parmi les rangs des traîtres. déboussolé, st. james n'en demeura pas moins méfiant à l'égard de ceux qui l'accompagnaient, soupçonnant certains de ses congénères de pousser le reste à filer directement dans les mailles du filet pour une raison qu'il ne parvenait, hélas, à expliquer, au regard de la situation dans laquelle ils s'étaient tous empêtrés sur l'île sacrée d'ogygia, au beau milieu de la mer.
.
.
.
"ixion's punishment"
traumatisé par son incapacité à faire face à l'adversité, marcus fut même le spectateur de son châtiment même, forcé par ixion de subir le supplice de prométhée au foie dévoré par l'aigle céleste du dieu du ciel. sentiments contradictoires qui le poussèrent à penser sur sa seule épopée quand il se vit vouer une admiration sans faille pour ceux qui finirent par le sauver, des noms tels que wyatt, jakob et chloé, mais il devint évident que ce fut sa passivité à défier ceux qui le menaçaient qui l'emportait sur tout le reste, déçu de sa propre lâcheté, en proie à son terrible complexe d'infériorité. repartant sauf mais non sans peine, le garçon ne put songer d'une autre manière qu'à sa présence même, accessoire et effacée, au sein de la colonie des sangs-mêlés.
.
.
.
"siren charms"
pourtant, les événements au sein de l'île n'avaient pas le temps de se temporiser que déjà le navire sur lequel ils étaient arrivés leur apparut pour les mener jusqu'à une île abandonnée d'où ils pourraient trouver un moyen de démasquer les membres du culte qui les avaient piégé, à l'instar de chioné. après avoir longuement hésité, marcus se prit de fatigue et décida, en compagnie de quelques uns de ses compères, dont allen, le plus éminent des sangs-mêlés, fils d'asclépios et guérisseur en chef, de rester sur la plage pour observer la flotte sur laquelle ils avaient embarqué. or, quelle fut sa surprise telle qu'il remarqua, au loin, l'ombre de sirènes qui, menaçantes, se mirent à attaquer non sans effets ceux qui avaient demeurés sur les côtes à patienter. marcus fut parmi les blessés, et, ayant frôlé la mort après avoir été frappé puis envoyé, à multiples reprises, le visage écorché, valsé contre des monts escarpés, ne trouva là son unique salut que dans la présence du fils d'asclépios qui le sauva grâce à ses dons curateurs et sauveurs. réveillé quelques heures plus tard à bord du bateau de la colonie, marcus n'en demeura pas moins profondément marqué par les événements qui lui étaient arrivés, gardant en lui une crainte inhérente des oiseaux qui l'avaient tantôt mangé, tantôt tourmenté. un oeil aveugle resta ainsi la seule trace de cette soirée, couverte d'un cache qui lui permit, pour l'heure, de cicatriser.
.
.
.
"tame yourself, marcus"
isolé. loin du palais, marcus en voulut au monde entier. à ses amis, d'abord, qu'il jugeait ne pas prendre suffisamment soin de sa santé depuis sa sortie à ogygia pour leur grande quête, mais surtout pour son père, responsable de ses maux, et probable auteur de tous ses impossibles problèmes. car quels furent ces soucis, avec des dons semblables aux arès, aux hadès, à tous ceux qui avaient jouis à leur naissance des capacités les plus offensives du camp ? marcus n'aurait lors jamais souhaité, à cet instant même, allongé sur le sable blanc d'une plage solitaire, que d'être un autre, semence d'un autre être, plutôt que de n'être, dans la position où il se trouvait, que le minable rejeton d'un dieu borné. l'ire fut telle qu'il s'en prit à margot delaunay elle-même, la frappant de coups en lui retirant deux sens, avant qu'elle ne le plaque sans peine, l'immobilisant d'un grand mouvement sans qu'il ne fasse un geste. risible, qu'il marmonnait à son adresse, avant de s'effondrer dans un sanglot sans pareil. pourtant, c'est bien un discours que la jeune femme vint délivrer, outre les gifles qu'elle se donna d'administrer : philosophie cruelle, pragmatique, et pourtant bien réelle, la demi-déesse lui rappelait une vérité universelle que marcus tendait à oublier : là où tu es, tu ne peux qu'encaisser. alors apprivoise-toi avant que la mort ne t'apprivoise elle-même. une phrase qui le marquait tant et si bien qu'il se promit de se relever : si l'enfer était chez les autres, alors autant qu'il reste avec lui-même.
.
.
.
"deimos test"
ça n'aurait jamais du arriver. c'était son corps nu qui glissait, le long des termes, au sein même des eaux glacées des bassins du palais, se prélassant dans une ataraxie telle qu'il en devint stoïque, immarcescible, la tranquillité au bout des lèvres. pourtant, une voix jaillit : une silhouette aussi, reconnaissable, et pourtant bien réelle — celle du coach, nu comme un ver, qui de nouveau, le harcelait. ça ne pouvait pas être vrai. mais les sensations semblaient si peu virtuelles qu'il ne pouvait bouger, tétanisé par la crainte qu'il avait de revoir dans un contexte aussi troublé. des visions lui vinrent à l'esprit, hantant sa psyché de la même manière que les mauvais souvenirs de quelques fantômes brouillés — le rappel de son ancienne vie, celle de simple mortel, si simple et pourtant sans perspective, dénuée de sens comme de véritables objectifs, mais aussi son addiction, espèce de cauchemar passé, qui, pourtant, revint au galop pour mieux l'obséder. et puis il y avait l'autre vie, cette autre existence chaotique qui l'avait accroché depuis les moments où un satyre vint le trouver pour le conduire là où il, aujourd'hui, se trouvait. cette dimension différente qui l'avait forgé, autant qu'elle l'avait détruit, physiquement comme psychologiquement, de la même manière qu'un coup, qu'un fouet, qu'un murmure ou qu'un soupir, dans tous les sens du terme. et puis il y avait lui. son père. dans les nuées des thermes, camouflé parmi les airs, qui, dans toute sa splendeur (ironique, comme si tout son mythe n'était qu'un semblant sarcastique), le guettait, attendait, patient, alors même que tout ce que marcus faisait décevait. et puis il y avait eux. ses amis, ses pairs, et leurs visages matérialisés. wyatt bradford, fils de morphée. clyde jones, fils d'achlys. harper hansberry, fille d'éole. et elle. margot delaunay, fille d'héphaïstos, dont les mots, sans cesse, lui vinrent à la tête — "tame yourself before death tame you". un silence puis un cri, quand on le questionne sur sa vie. "i'm marcus st. james [...] and i'm the master of illusions". /
.
.
.
"adonis trial"
sa vie était un théâtre, or, il était le plus grand acteur qu'il n'eût jamais rencontré. par ses talents intrinsèques, marcus avait la verve facile. un don qu'il fut à même d'exploiter, prêt à défendre ses intérêts lors du jugement délivré par adonis lui-même. pourtant, le jeune homme s'interrogeait, au moment du procès, sur toutes les élucubrations morales que lui avaient réservé les derniers événements passés. car si son existence avait été faite de hauts et de bas sensés, il ne parvenait à comprendre, à analyser les divers sentiments qui animaient les coeurs pansés de certains demi-dieux de l'assemblée. là était le principe même du jugement qu'adonis organisait en cette soirée, et dans laquelle marcus décrivit, en soutenant sa propre thèse, les exploits individuels de la colonie elle-même. or, dans son âme, au fond de son être, demeurait la question de ces mêmes individualités, portées sur le modèle d'autres héros, de ceux que l'on louait, et par leurs sacrifices en tant que tels qui avaient été sapés par d'autres qui, frappés par leur plus inhérente monstruosité, n'avaient hésité à battre, tuer, torturer tout ce qu'ils pouvaient rencontrer sur le chemin de leur seule contrariété. seul face à un homme, prêt à le tuer, là où lui seul souhaitait la paix, marcus ne put s'empêcher à hésiter quant aux desseins réservés par les figures les plus illustres de la colonie des sangs-mêlés. et puis, était il réellement prêt lui-même à se condamner, à se sacrifier, ne serait-ce que pour sauver ses pairs, dans le plus grand des intérêts ? à moins qu’il n'en fut préparé que dans l'unique idée de se donner de l’estime pour masquer ce qu'il est, ce qu'il fut, et ce qu'il demeurerait, c'est-à-dire un lâche qui ne voulut jamais prouver que toute sa vie ce dont il fut en capacité de faire, ne serait-ce que pour défier sa propre condition de faiblesse ? face à sa propre destinée, marcus ne pouvait s'empêcher de contempler, avec un élan de tristesse, tout ce qu'il observait de son côté. le doute le gagna avec suffisamment d'ardeur pour que certaines faces lui parurent éternellement hostiles face à son existence déracinée. l'avenir lui donnera raison, sans qu'il n'ait même à sourciller.
.
.
.
"the protector of the thyrsus"
une quête. c'était ainsi que débutait les quelques bribes de sa relation avec son paternel : envoyé droit vers la mort, c'était au nom de son père que marcus était mobilisé dans le but seul de retrouver l'attribut de ce dernier sans qu'il n'eût le temps de terminer le verre de vin qu'il tenait. les yeux plissés, il se contentait pourtant de se laisser commander, ne sachant exactement comment se comporter dans une situation telle. le plan ? récupérer le thyrse, instrument de pouvoir du dieu de la vigne, détenu par midas dans des circonstances inexpliquées. s'il ne lui tentait de s'enfoncer dans les abîmes de boston au nom seul de monsieur d, il n'avait eu le temps d'y songer qu'il était déjà parti en route, voguant de çà et là dans le pays entier pour se rendre au sein du palais du roi exilé. ses sentiments n'en demeurent pas moins ébranlés, franchement courroucé par la consigne que la divinité lui avait donné dans une mission qui ne le concernait. soit. accompagné de quelques têtes, à l'instar d'achille prince, stuar cole et margot delauney, il parvint, non sans difficulté, à extirper entre ses doigts le thyrse sacré, tout en emportant avec lui un singe doré pétrifié par sa majesté. l'unique souvenir qu'il garda de sa première discussion avec son père, en plus du titre dont-il fut, le temps d'un instant, affublé : "protecteur du thyrse", ainsi se laissa t-il nommer.
.
.
.
"indigo night"
traître. à ce moment là, il n'y avait qu'au monde entier que marcus en voulait, frappant les murs en se sentant perdre pied. le retour à long island lui laissa un goût amer aux lèvres, alors même qu'il ne parvenait à saisir dans toute leur subtilité les pensées qui animaient tous ceux qui l'entouraient. trahi par ceux qu'il estimait, se battant dans des mouvements inespérés ceux qui, la veille seulement, lui avaient offert les pièces les plus magnifiées le temps d'une soirée pacifiée, marcus ignorait où donner de la tête, et surtout quoi faire dans un chaos aussi incontrôlé. "je le savais", qu'il murmurait, se souvenant de ses premières idées, aspirées par le tournis dépourvu de sens d'un temps fuyant avec rapidité, alors que ses poings se resserraient, se sentant abandonné par les avis manipulés de ses propres pairs. le sang le long des paumes, il se contentait de souffler. priant pour qu'une fin dépareillée, amputée de sa plus tragique destinée.
.
.
.
"gaia's heart"
le cœur brisé, l'élément littéral de sa vision de son dernier été. les mains dans les poches, à contempler tous ses efforts annihilés par l'espoir de détruire un myocarde divisé, de part et d'autres de la surface de la planète, alors même qu'il n'avait souhaité qu'en finir en contemplant son monde s'écrouler — et là gisaient les traîtres, enfants de némésis et dale, dont le retournement qu'il ne parvint à expliquer le laissa encore traumatisé — puis de l'autre côté ceux dont-il lui fallait se détourner, d'un côté le reste, pour qui il n'avait que colère et pitié, qui, d'un coup d'un seul, le frappait sans qu'il n'aie même à ciller. "margot delaunay", qu'il susurrait, avant de sombrer, à son tour, dans un océan de songes emportés. jamais marcus ne s'était senti aussi troublé, déphasant silencieusement jusqu'à ce qu'on vienne le ramener. l'air condamné.
.
.
.
"lost in the world"
il s'était enfui. sans rien dire, sans prévenir, lâchant d'une course, sans se retourner, tous ceux qu'il considérait. voguant de villes en villes, de rues en rues, crasseux dans la crasse, à la saleté d'un rat, il avait replongé, noyant ses envies suicidaires dans l'euphorie temporaire d'une pilule d'ecsta' mélangée à un verre d'eau mal nettoyé, tandis que son environnement, enfin, s'accordait à ses envies le temps d'une seule soirée. perdu à nyc, il se sentait là, à l'instant même, comme un de ces clochards célestes que kerouac décrivait, la verve de charlie et le style à ginsberg.
.
.
.
"i'm lost in the world / [...] down on my mind / [...] building a city / and i'm down for the night."
.
.
.
pourtant, une lumière, au fond, luisait. il ne put l'expliquer, les yeux plissés, croyant hallucinés, alors que se distinguaient les silhouettes des prophètes. et l'on vint le chercher, glissant sous ses aisselles la poigne de fer dont-il eût besoin pour se relever.
.
.
.
désormais, il fallait qu'il apprenne à s'apprivoiser.